Le manoir de Pont Ar Bleis en Tréouergat et la famille Calamaign.

Le manoir de Pont ar Bleis est le témoin d’une famille qui a marqué son temps. Il fut édifié par Jean Calamaign (1360-1463) connu pour avoir assuré en qualité d’archer la garde du duc de Bretagne lors de son voyage à Amiens en 1425.

Le manoir de Pont ar Bleiz

 

Il a conservé une magnifique voute gothique et à l’intérieur un escalier tournant en pierre.

Le manoir resté dans la famille Calamaign pendant près d’un siècle est cédé par son petit-fils Yvon Michel Calamaign à Yvon Prigent Campir.

En 1509, cette cession est l’objet d’un litige relaté dans les Archives du Grégo qui inventorient de 1343 à 1830, des papiers de familles et titres de terres nobles, notamment proche de nous, les fonds de Kerusas (Plouzané), du Curru (Milizac), de Langueouez (Tréouergat), Penanech (Milizac), Coeteves (Milizac).

En effet, au décès de Jean Calamaign, sa fille Marie, mariée vers 1430 avec Yvon Jouan, seigneur de Penanech, avait bénéficié d’une obligation de 45 livres tournois hypothéquée sur le manoir. La famille Campir contestait cette créance.

Plus tard des descendants de Marie ont laissé des traces dans l’histoire bretonne. Ainsi son arrière-arrière-petit fils, Gabriel Jouan (1510-1577), écuyer, seigneur de Penanech, fit des études à Toulouse, Ferrare, Boulogne et Pavie pour devenir conseiller au Parlement de Bretagne en 1570 et aussi conseiller au siège Présidial de Quimper.

Marie Jouan, la sœur de Gabriel, épouse en 1526 Jean de Kernezne, seigneur du Curru et apporte à son époux le domaine de Penanech. Son fils Charles de Kernezne acquiert en 1578 Kerusas et Langueouez auprès de Marie de Guengat héritière de ces biens. Ce dernier rassemble dans son patrimoine, le Curru, Kerusas, Langueouez et Penanech, sous le titre de Vicomté du Curru. En 1784, le marquis du Grégo qui a hérité de Curru met en vente l’ensemble de ces terres.

On trouve des traces de la famille Calamaign sur une aile du château de Kerveatoux en Plouarzel.

Un pennon en pierre de Kersanton représente la famille d’Yvon Jouan de Penanech (1479-1554), arrière-petit fils de Marie Calamaign. Le pennon est un écu dont les quartiers indiquent les degrés généalogiques de la famille concernée. L’étude faite par Michel Mauguin, héraldiste, fait ressortir une croix recroisettée, emblème de Marie Calamaign de Pont ar Bleis (voir photos et commentaires plus bas).

Cet écu est un réemploi provenant du manoir du Curru. Stanislas Russel de Bedford, illustre marin concarnois, acquit Kerveatoux en 1845 et apporta des transformations par acquisition parfois de pierres armoriées récupérées auprès de marchands après la révolution sur des manoirs de la région.

Cette croix figurait aussi dans les vitraux de l’ancienne église paroissiale de St Renan en alliance avec la famille de Kernezne et aussi sur une tombe dans la chapelle de ND- de Liesse en alliance avec la famille Jouan.

Après la révolution, si beaucoup de manoirs sont tombés en ruine, quelques -uns heureusement ont traversé les siècles. De ce fait, Pont ar Bleis reste un représentant remarquable du patrimoine seigneurial. Il est aujourd’hui la propriété de la famille Bloas qui continue avec soin à le préserver.

Robert TREGUER

Photos et commentaires de Mr Michel Mauguin, héraldiste.

Sources principales :

Inventaire des archives du château du Grégo (Ed.1913) Hervé Du Halgouet.

Description du château de Kerveatoux par Mr Yannick Loukianoff (www.patrimoine.iroiseet Mr Michel Mauguin.

La famille Jouan de Kervenoal (www.infoBRETAGNE.com)

 

Ménez (XVIe siècle)

– la croix de mission de Tréouergat (1904)

– d’autres croix ou vestiges de croix : la croix de Pen-ar-Prat ou Ty-Croissant (Haut Moyen-Age), la croix de Pinet ou Beg-ar-Groas (Haut Moyen Age),

– la croix de la fontaine de Saint-Ergat (Haut Moyen Age

Les manoirs 

– le manoir de Pont-ar-Bleiz (XVe siècle) édifié par la famille Calamaign sur la photo

 

– le manoir d’Enez-Rouz (XVIe siècle) propriété de Le Roux (de Kerbernard, Seigneur de l’Isle)

 

– le manoir de Penquer (XVIIe siècle), propriété de la famille Kerguz, point culminant de la commune avec 92 mètres sur la photo

 

Sans compter les anciens manoirs de Campir, de Coatoroc’h, de Languiouas, de Vourch
Vras, dont il ne reste pas de traces notables.

L’église Saint Gouescat

 Les seigneurs de Languivoas dont les armoiries figuraient sur les vitraux de l’abside avaient fait bâtir l’ancienne église au milieu du XV e siècle. Malgré une restauration en 1769, l’édifice est trop délabré pour envisager de gros travaux.

L’ancienne église

Le 1 er juillet 1900, le conseil de fabrique décide de transmettre au Préfet une demande de reconstruction de l’église. Après avoir obtenu l’approbation de l’évêque de Quimper et finalisé le financement, le projet est confié à l’architecte Le Guerrannic.M. Le Floch, entrepreneur à Lannilis obtient l’adjudication des travaux de construction.  Achevée en 1905, elle est consacrée par Monseigneur Dubillard, évêque de Quimper et de Léon le 18 octobre de la même année. Il faudra attendre 20 ans pour que le clocher ne complète l’ensemble sous la surveillance de Joseph Philippe, architecte.

La nouvelle église

Les vitraux datent en partie du début du siècle dernier. La société Artistique de Peinture sur Verre a signé 4 baies, Léon Payan et J. Guyonnet 2. En 1925, Henri Gesta de Toulouse en fera de même pour 5 autres. Ils ont été financés par les paroissiens dont les noms apparaissent en bas des vitraux. Un seul a été offert par Saik ar Gall de Plouvien, créateur des magasins La Léonarde en reconnaissance envers le curé de Tréouergat qui l’avait mis en relation avec celle qui deviendra son épouse.

Le vitrail offert par SaÏk ar Gall

Les statues du XV e siècle proviennent de l’ancienne église, Saint Ergat, Sainte Barbe, les autres Saint Eloi, Saint Herbot, Saint Michel, Saint Ange Gardien seraient du XVIII siècle.

La statue de Sainte Barbe

Quelques os du crâne de Saint Ergat, sont conservés dans un reliquaire en bois sculpté autrefois en argent et brisé lors de la Révolution.

Le reliquaire

Pièce historique dont on ignorait la valeur patrimoniale, la cuvette baptismale en plomb a été répertoriée lors d’un inventaire des biens de l’église. Au point d’être prêtée pour l’exposition « Arts de Bretagne » en Autriche en 1990.Haute de 30 cm et de 34 cm de diamètre, elle laisse apparaitre des lettres gothiques sur le couvercle.

La cuvette baptismale

L’accès au haut du clocher par la tourelle n’est pas facile. Dommage, car les 3 cloches sont de belle facture. La plus ancienne a été fondue au milieu du XV e siècle par Artus Guyomarc’h comme l’indique la mention gravée sur la robe. Elle est toujours active et sonne tous les jours à pleine volée l’Angélus. Le bourdon prénommé « Jacques » de la cathédrale de Saint Pol de Léon et une cloche de la basilique Notre Dame de Guingamp ont été réalisés par le même fondeur installé à Morlaix.

Les deux autres cloches datent de 1868.L’une au plus haut du clocher est inaccessible sans matériel sécurisé, l’autre au premier niveau l’est très difficilement. L’autorisation de la mairie pour les approcher est indispensable.

La cloche de 1868

« J’ai été nommée par F. Conq mon parrain et Anne Léon ma marraine MM Conq maire Géliès recteur Y Croguennec recteur trésorier Y Jacob Président Tréouergat Briens Brest ». Outre ces inscriptions portées sur 4 lignes, la cloche présente deux motifs, un Christ et une Vierge à l’enfant. Elle mesure 50 cm de hauteur et 60 cm de diamètre. Sur les anses, apparaissent 6 têtes de femmes.

Briens, le fondeur aussi appelé seintier, était installé à Brest. Il était originaire de Villedieu-les-Poêles, commune bien connue encore aujourd’hui pour la spécialité de fonderies de cloches.

Anne Léon, la marraine, a épousé en 1830 à Tréouergat, Tanguy Joseph Jacques Jacob de Pont ar Bleis.

Positionné sur le pignon du transept sud de l’ancienne église, le cadran solaire en schiste avait été déposé pour être remis ultérieurement sur la nouvelle église. Présent encore en 1965, il était remisé dans l’enceinte du cimetière. Il a mystérieusement disparu.

Le cadran solaire

Sur le demi-cercle supérieur, étaient gravés les symboles de la Passion du Christ, croix, clous, tenaille, fouet, échelle, lance, coq et deniers. Il avait beaucoup de similitude avec le cadran de Lanrivoaré du même graveur.

Ti Bras, maison anglais

Imposants, comportant un étage franc surmonté d’un grenier, complétés d’une aile en retour pour loger un escalier en pierre, tels sont quelques éléments qui rentrent dans la définition de la maison dite anglaise donnée par Jean François Simon (1).

Construites au XVIIe, XVIIIe et début du XIXe siècles, elles se concentrent sur les communes littorales de Lanildut, Porspoder, Brélès, mais aussi de manière moins dense sur Plouarzel, Lampaul-Plouarzel, Ploumoguer et à quelques unités ou seule à Lanrivoaré ou Tréouergat. Leur réalisation est attribuée aux négociants-armateurs qui ainsi affichent la prospérité de leurs affaires et apparait comme la signature de leur catégorie-professionnelle. Ils en sont les premiers habitants.

Ti Bras correspond sans conteste à cette classification. Comme toutes les autres maisons, elle dispose de deux entrées excentrées au rez-de-chaussée, en façade et sur l’arrière. La disposition et le nombre de fenêtres sont similaires.

La date d’édification est imprécise, aucune date n’apparait sur les pierres. A l’aide du livre de Louis Conq (2) et du recensement des naissances, mariages et décès à Tréouergat de 1679 à 1792 (3), il est possible de cerner la période de construction.

Une estimation –expertise (4) a été réalisée à Ti Bras en 1788 après le décès de Jacques Hamon, demeurant en ce lieu, à la demande de son gendre Guillaume Perrus. Marié à Tréouergat le 21 janvier 1755, Jacques Hamon eut de nombreux enfants nés au bourg de Tréouergat entre 1761 et 1773.

Il est envisageable de situer la construction de Ti Bras entre 1755 et 1761. Cette hypothèse est confortée par les recherches de Jean François Simon (1) qui ont abouti à situer la diffusion du couronnement des cheminées par des pierres taillées en demi-lune entre 1753 et 1818.Ti Bras en est pourvu.

Quel est le lien entre Jacques Hamon et les négociants-armateurs ?

Une fille de Jacques Hamon, Marie Anne Hamon a épousé le 08/02/1779 Jacques Gabriel Meur, fils de François Meur, riche marchand de Lanildut (5). Jacques Gabriel Meur a été nommé curateur de Marie Françoise Hamon, sœur de Marie Anne après le décès de son père Jacques Hamon en 1787.A ce titre, il a donné son accord au mariage de Marie Françoise, mineure à cette date avec Guillaume Perrus.

Les liens entre la famille Hamon et la famille Meur devaient exister au moment de la construction de Ti Bras.

L’expertise de 1788 est révélatrice d’une aisance certaine et comporte des détails non répertoriés dans les fermes traditionnelles. Du mobilier de qualité, lits en chêne, armoires fermant à clef, de la vaisselle dont une théière

De nombreuses dépendances complétaient la demeure pour y loger veaux, vaches, cochons et aussi 5 chevaux pour le portage entre autres du grain et la farine du moulin de Pont-Prenn. Ce dernier dépendait de Ti Bras. Jusqu’à maintenant et depuis 8 générations, le moulin est resté dans le patrimoine familial des descendants de Jacques Hamon.

Avant d’être acheté et restauré par la commune en 1991, Ti Bras aurait abrité un café dénommé Ar Bodeliou, nom et enseigne de bien de ces commerces

Aujourd’hui, le rez de chaussée est occupé en partie par la bibliothèque et le nouveau bar municipal. L’étage avant d’être utilisé par le Strollad Ar Choariva Plougin a servi au foyer des jeunes.

Actuellement Ti Bras a acquis une certaine renommée et fait la fierté des habitants de Tréouergat.

Mais au fait pourquoi ce type de maison est appelée anglaise ?

Les constructeurs, les propriétaires ne sont pas des Britanniques. Ces maisons édifiées sur le littoral ont été occupées par des négociants assurant dans un premier temps le transport des vins du Bordelais, puis l’importation de produits en provenance de la péninsule Ibérique, ou d’Angleterre (étain). Ils exportaient en échange, céréales et produits d’élevage ou artisanaux.

Après le déclin de ce commerce, des carriers, pêcheurs et goémoniers ont pris la suite dans ces demeures sur la côte ou des paysans dans les terres comme à Tréouergat.

Il semblerait que ces maisons gardent la dénomination de maison anglaise en souvenir des relations commerciales avec ce pays bien que le style architectural ne ressemble pas aux habitations anglo-saxonnes.

Les murs de Ti Bras ont résonné depuis plusieurs siècles de propos en langue bretonne et pas du tout dans la langue de Shakespeare.

Sources (1) Jean -François Simon, les maisons anglaises, Mélanges offerts au professeur Jean Tanguy

(2) Les échos du vallon sourd de Louis Conq

(3) collecte de Janine Lamour et autres passionnés de généalogie

(4) relevé par Yves Calvarin auprès des Archives départementales

(5) Chroniques oubliées des manoirs bretons tome 3 » de Yves Luizac : recherche généalogique de Madeleine Mercel.

 

 

Ermitage de St-Hervé

L’ermitage de Saint Hervé.

Les guides de randonnée au départ de Tréouergat proposent la découverte du patrimoine à travers les sentiers conservés de la commune et aussi le passage par l’ermitage de Saint Hervé.

Situé sur la commune de Lanrivoaré, ce site est exceptionnel par son côté historique et archéologique au point d’avoir fait l’objet d’un long article dans le magazine d’actualité de l’archéologie « Archéologia ».

L’ensemble religieux au milieu d’un bois est composé d’une chapelle dont il ne reste que les fondations, d’une fontaine et de la cellule de l’ermite.

Aujourd’hui en partie en ruines, l’entrée de l’enclos comportait deux piliers séparés par des dalles verticales comme on en trouve encore dans les vieux cimetières. Selon la tradition celtique, les âmes des morts rampaient à ras du sol. Ces dalles avaient pour fonction de les empêcher de sortir.

Homme d’église, Job An Irien a consacré une partie de sa vie à la religion et à la culture bretonne. Sur ce site, il entreprend des fouilles en 1968 et retrouve les fondations de la chapelle.

Si la vie de Saint Hervé se passe au VI e siècle, l’édifice religieux actuel est daté du XII e siècle pour les parties les plus anciennes. Il est fort probable que d’autres ermites avec leurs disciples ont succédé à Saint Hervé sur ce lieu. La présence de monticules rend plausible l’existence sous terre d’autres cellules, sépultures ou autres structures. Le coût de nouvelles recherches et le risque de détérioration de la beauté du lieu n’ont pas permis jusqu’à ce jour d’envisager d’autres fouilles.

Tournée vers l’est, la chapelle a la particularité de comprendre une nef et deux pièces à usage d’habitation. On distingue bien l’autel et les murs dont l’un s’appuie sur un imposant bloc rocheux. Les salles attenantes servaient de logement au prêtre. Celle du centre a révélé lors des fouilles des traces d’un foyer et la présence de poêlons et vases utiles à la cuisson. Des tegulae romaines (tuiles plates destinées à couvrir les toits) présentes aussi sont surprenantes à première vue, mais s’expliquent par la réutilisation de matériau en provenance de villa romaine.

A moins d’un kilomètre à vol d’oiseau sur la commune de Tréouergat, le docteur Caraès de Ploudalmézeau avait trouvé des tegulae et tessons de poteries à l’emplacement d’une villa romaine révélée par une photo aérienne. Sous terre, les fondations ne sont pas visibles aujourd’hui. La société archéologique du Finistère avait consacré à l’époque de la découverte un article à ce sujet. Rien n’exclut d’effectuer un rapprochement entre les tegulae de l’ermitage et la villa proche du moulin de Kerbriec.

La cellule en pierres de l’ermite en forme de carène révèle des dalles mégalithiques. Deux niches dont l’une servait de garde-manger et l’autre de petit autel de prière apparaissent après un moment d’accoutumance à l’absence de luminosité. Un trou dans une pierre posée sur le sol servait à conserver des braises recouvertes de cendres pour un peu de chaleur et nécessaire à la reprise d’un feu au petit matin. Récemment devenue propriétaire, la commune de Lanrivoaré a restauré avec beaucoup de soins et mis en valeur cet édifice précieux. Des bénévoles et des membres de l’association Minihi Levenez de Tréflévénez participent régulièrement à l’entretien des lieux.

Toujours dans l’enclos, la fontaine ornée d’un fronton de style Renaissance en provenance probablement d’un autre site religieux laisse couler une source aux vertus médicales. Saint Hervé, né aveugle, aurait par un pouvoir miraculeux procuré à cette eau le don de guérir les maladies des yeux.

L’ensemble religieux est considéré comme d’architecture irlandaise par sa similitude avec le site de Gallarus (Irlande) daté du XII e siècle.

La présence de Saint Hervé sur ce lieu est attestée par des archives mentionnant aux XVII et XVIII e siècle les noms de « Cloastouarné et Cloastrouané ». Plus ancien, au XIII e siècle, il est noté le nom de Locellus Lupi (champ du loup) sur une parcelle à proximité de l’enclos. On attribue à Saint Hervé la domestication d’un loup en remplacement de l’âne qu’il venait de dévorer. Autrefois propriété de Saint Urfold, l’enclos dénommé Lanna Urphoedi a été cédé gracieusement à Saint Hervé par son oncle (ou son cousin). Plus tard le bois prendra le nom de Coat-an -Ermit.

Saint Urfold après ce don se retira au milieu de la forêt de Duna (elle s’étendait à peu près de St Renan à Plouvien) du côté de Bourg-Blanc. Un pardon est y célébré chaque année près de la chapelle.

Autre trace de Saint Hervé dans les environs, sa mère Rivanone après l’avoir éduqué se retira avec d’autres femmes à Plouguin au lieu-dit LanRIVANAN. Sur ce lieu, ont été découvert des bénitiers et une pierre faîtière d’un pignon attestant la présence d’une chapelle.

La légende attribue au saint un pouvoir d’exorcisme. En visite chez l’abbé Majan près de l’aber Benoît, Saint Hervé lui révéla la présence du diable chez l’un de ses serviteurs et l’en délivra. Selon des cartulaires, lors de la mort de Saint Hervé à Lanhouarneau, Saint Majan, frère de Saint Gouesnou, assista à son enterrement.

L’ermitage au XIX e siècle a servi de carrière pour l’agrandissement du port de Brest, d’autres dommages ont été constatés ces dernières décennies comme la disparition d’une imposante vasque qui servait de bénitier près de la fontaine. L’intérêt porté aujourd’hui à la préservation du patrimoine et le classement du site devraient garantir la fin de telles pratiques.

De nos jours, dans cet endroit empreint de sérénité, des personnes y trouvent le calme propice à la pratique de la méditation ou du yoga. D’autres perpétuent la croyance aux dons de Saint Hervé et déposent sur l’autel de la cellule des bougies pour bénéficier de ses bienfaits. Etrangement, le tronc d’un arbre proche de la chapelle semble dessiner une madone protectrice de l’édifice. Autre merveille de la nature, au printemps l’enclos se couvre de jacinthes des bois et dévoile un spectacle magnifique.

A l’extérieur de l’enclos, une table de pique-nique accueille des randonneurs ou amoureux de la nature. Des familles, des voisins s’y retrouvent pour une journée en plein air sans oublier les enfants et leurs parents très heureux de passer quelques moments en cet endroit si agréable.

Sources principales :

Revue « Archéologia » Août 1976

St Hervé, vie et culte, Minihi Levenez, Bernard Tanguy, Job an Irien, Saïk Falhun.

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Robert Tréguer : septembre 2022