​1997 Louis Conq : le petit meunier de Tréouergat, Curé à Ouessant et Molène

 

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« Tonton Louis » Conq part à la retraite.

Le 5 octobre 1997, Louis Conq, curé à Ouessant et Molène partira officiellement à la retraite. Rien que de très normal pour un homme de dieu âgé de 75 ans.

À cette différence près que celui qui était arrivé dans l’île voici douze ans, n’aura pas de successeur. Cette annonce, qui pourrait avoir une petite crise de foi pour origine, est un fait social historique pour les Ouessantins.

À Ouessant et Molène, tout le monde se connait et le pire des mécréants ne manquerait jamais une occasion de saluer le père Louis Conq, un des personnages indispensables de cette microsociété fonctionnant, géographie oblige, en quasi autarcie.

L’information de son prochain départ a longtemps circulé sous la soutane, pardon sous le manteau. Elle est désormais connue de tous : le 5 octobre prochain, la retraite sonnera pour le curé d’Ouessant et de Molène.

De la résistance…

Un repos bien mérité après douze ans passés dans ce morceau de bout du monde, où l’on ne prend à la légère ni la mer ni la religion. Connu pour son franc-parler, chaleureux et volontiers rigolard, ce curé d’un abord jovial, mais entier et direct, a su très vite imposer sa personnalité. Si les plus respectueux des fidèles de l’endroit l’interpellent encore avec des « monsieur le curé en long et large », cet enfant de Tréouergat ne refuse pas qu’on l’affuble du sobriquet affectueux de « Tonton Louis », comme son prédécesseur, Louis Favé.

Avant de devenir serviteur de Dieu (une vocation tardive puisqu’il ne fut ordonné qu’en 1958), Louis Conq mit ses convictions et sa foi dans la défense de la liberté.

Nous étions en pleine seconde guerre mondiale, et avec 1.059 camarades « dont 160 Russes blancs qui avaient tourné casaque », le jeune résistant combattit dans le maquis de la région de Ploudalmézeau

les desseins pas vraiment catholiques du IIIe Reich.​

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Cliquez pour plus d’infos sur le maquis de Kergoff à Tréouergat

Registre du Bataillon de Ploudalmézeau ​… à la capitale.

Au cours de sa carrière ultérieure, d’autres « combats », beaucoup plus spirituels, l’attendaient, comme celui qu’il mena dans les années 70 à la paroisse de Fresnes-Notre-Dame dans la région parisienne.

« Au début, je me suis demandé où voulait bien en venir mon évêque en me proposant une telle mission. Finalement ça n’était pas complètement idiot. Je me suis retrouvé avec trois autres prêtres dans une paroisse de 28.000 habitants, avec 10 salles de réunion », se souvient-il.

​Signe de son futur destin d’îlien du Ponant, il sympathise à l’époque avec Henri Masson, un gendarme de la prison de Fresnes, aujourd’hui maire de Molène. Après son périple dans la capitale, il s’installe ensuite pour six ans à Lanhouarneau, dernière étape sur le chemin d’Ouessant.

Retour à Pomprenn

Son ultime sacerdoce aura été marqué par une activité d’animateur inlassable, développant notamment les cercles du rosaire, reprenant le flambeau du « Phare d’Ouessant », opuscule d’information dont il assurait la rédaction, visitant aussi le plus souvent possible ses ouailles molénaises. « Au-delà de la dimension religieuse, il y a la rôle social qu’une telle personnalité joue sur un territoire clos comme le nôtre. Il est très disponible et ne manque jamais l’occasion d’aller voir ou d’écouter les personnes seules ou en difficulté »,

explique le maire ouessantin Didier Paluel.​

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Bretonnant convaincu, Louis Conq rédigea enfin une monographie de son moulin natal de Pomprenn à Tréouergat, qu’il regagnera en octobre prochain.​

« Je suis arrivé ici le 5 octobre 1982, j’ai choisi la même date pour partir officiellement », confesse-t’il.​

Le « berger » redeviendra alors le meunier qu’il est toujours un peu resté dans l’âme.

Source : Le Télégramme de Brest 19 août 1997

1976- Vue du Bourg, archive Télégramme de Brest

1928 – Ecole de Tréouergat

https://www.retro29.fr/1928-palais-scolaires-treouergat

 

1919 – Tréouergat a eu sa fête des poilus.

Soldats et marins de Tréouergat de 14-18

https://www.retro29.fr/treouergat-accueil

 

XIV  siècle – Les seigneurs de Languivoas

Une famille illustre de Tréouergat ; Les seigneurs de Langueouez(Languivoas )

Le 30 avril 1341, le duc de Bretagne, Jean III meurt sans laisser d’héritier direct. Deux familles vont s’affronter pendant 23 ans pour revendiquer le duché. D’un côté  la nièce du duc, Jeanne de Penthièvre, mariée à Charles de Blois, neveu du roi de France. De l’autre, Jean de Montfort, demi-frère de Jean III, marié à Jeanne de Flandres.

Au XIV  siècle, le seigneur Hamon de Languivoas (1307-1371) possède le manoir de Tréouergat qui porte son nom. Avec son fils Maurice (1330-1364), il soutient  Charles de Blois appuyé par le roi de France .De nombreuses batailles vont se succéder pendant cette période avec de nombreux renversements de situation. A Auray, le 29 septembre 1364, les deux armées s’affrontent lors d’une bataille qui sera décisive. Jean de Montfort soutenu par les Anglais remporte la victoire malgré la bravoure de Bertrand Du Guesclin commandant en chef de l’armée de Charles de Blois… Le duché revient définitivement à la famille Montfort.

Charles de Blois et Maurice de Languivoas périssent lors de ce combat.

En 1371, Hamon de Languivoas est entendu à Angers lors de l’enquête faite en vue de canoniser Charles de Blois. Il fait partie des 12 témoins qui ont vécu un temps auprès de lui lors de son emprisonnement en Angleterre vers 1350. Les conditions assez souples de sa détention lui permettent d’occuper une maison, de recevoir des amis Bretons, de pratiquer l’équitation dans les rues de Londres.

 Le fils de Maurice, Jean de Languivoas, sera capitaine de Brest (1405) et de Quimper et aussi chambellan de Bretagne.

Les Cartulaires  de la cathédrale de Quimper mentionnent   que le petit-fils de Maurice, Jean II de Languegouez, chambellan de Bretagne représenta le duc Jean V lors de la pose de la première pierre des tours de la cathédrale  de Quimper le 26 juillet 1424.

Sur la voute de la cathédrale figurent les armoiries «  Fascé ondé d’or et d’azur au chef de gueules ».du chanoine Christophe de Langueouez, archidiacre de Cornouaille en 1468 .La présence de descendants des Langueouez de Tréouergat est notée dans l’histoire de plusieurs communes du Sud-Finistère (Kerlaz, Mahalon, Fouesnant…).

Les seigneurs de Langueouez sont issus de  la branche cadette de la  maison vicomtale de Léon. Cette dernière possède  au XII siècle avant la scission entre l’ainé Guyomarc’h et  le cadet  Hervé  la totalité du Léon et de nombreux domaines en Cornouaille et en Trégor.Le lignage des Hervé de Léon perdure jusqu’en 1349.Huit générations d’Hervé I er à Hervé VIII se sont succédées.

Chanoine  de Nantes, Raoul de Léon (1290-1342), fils d’Hervé V de Léon (1245-1304), ést le grand-père de Maurice de Languegouez.

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Pierre tombale insérée dans le mur du cimetière de Tréouergat

Hervé VII de Léon cite Hamon de Languegouez dans son testament.

Des fleurs de lys et des écussons malheureusement illisibles sont représentés  sur la pierre tombale insérée dans le mur du cimetière de Tréouergat. Datée approximativement du XIV siècle, elle provient de la tombe d’un noble favorable à la royauté. Un rapprochement avec les seigneurs de Languegouez est fort probable.

Il pourrait s’agir de celle d’Hamon de Languivoas mort en 1371.Maurice et Jean I er de Languivoas ont été de leur côté  inhumés aux Cordeliers de Quimper.

Le manoir de Languivoas est resté dans la famille des Languegouez  jusqu’ en 1578, date de la vente à Charles de Kernezne pour la somme de 15 000 écus d’or.

Sources principales : Société Archéologique du Finistère, InfoBretagne, Geneanet, Lavieb-aile.